vendredi 1 juillet 2016

L'uniforme - ces jours avec et ces jours sans

Un des clichés associés au Royaume Uni est celui des élèves en uniforme. Ces taches bleues, vertes, jaunes ou violettes qui s'échappent autour de 15h des écoles, ces garçons en cravate et pantalon noir, ou en short d'écolier, avec le blazer portant le logo de leur école. 
L'uniforme sert ici à créer un sentiment d'appartenance: on se reconnaît entre soi, et on est vite identifié aussi. Faites un tour au supermarché du coin vers 16-17h et vous pouvez savoir qui vient de Fleetdown, de St Augustine's, de Deanwood... à la couleur de leur polo. Le plus mignon étant évidemment lors d'un déplacement de classe, avec toutes ces petites têtes (surtout blondes - ou rousses) qui portent la même couleur.


Je ne sais pas ce qu'il en est des écoles privées, mais l'école publique est plutôt souple quand à l'uniforme. A l'école des enfants ils peuvent porter chemise ou polo, avec divers sortes de pulls ou blazers, avec ou sans logo, tant qu'on est en bleu ciel/bleu marine. Les filles peuvent opter pour la robe, la jupe plissée ou le pantalon, gris ou bleu marine, les garçons ont quand à eux un choix plus restreint mais ont deux couleurs et deux longueurs. Pas de cravate, on met ce qu'on veut dans les cheveux tant qu'ils sont attachés, et tant que les chaussures sont noires elles sont valables. Pas d'obligation non plus à acheter dans tel magasin plutôt que tel autre. On arrive au final à un ensemble coordonné mais plein de nuances. Ajoutez les manteaux en hiver, et la cour ne se distingue pas vraiment d'une cour en France. 

N'empêche, les premières fois, ça nous a fait bizarre. Une amie a pris le temps de faire les achats avec nous, très pratique pour savoir combien prendre de chaque et où acheter. On a fait des essayages amusés, mais Miss C. était pas mal inquiète à l'idée de se retrouver avec des enfants habillés "tous pareils" et de ne pas pouvoir les distinguer les uns des autres. Et moi, j'avoue, j'ai eu (et j'ai encore régulièrement) des petits pincements au cœur à voir mon grand bonhomme en chemise/pantalon. 


Y a pas, c'est classe.

Mais si vous leur posiez la question, là, aujourd'hui, ils vous diraient qu'ils préfèrent quand même quand chacun s'habille comme il veut. L'uniforme, ils s'y sont fait, mais ils ne l'aiment pas plus que ça. La bonne nouvelle, c'est que l'année regorge de raisons pour venir à l'école sans uniforme. Il y a eu le jour où Elisabeth II est devenue la monarque ayant régné le plus longtemps, et celui où ils ont célébré son 90e anniversaire. Ces jours là, il fallait venir habillé aux couleurs du pays: bleu, blanc, rouge. Il y a les journées où les élèves soutiennent diverses causes et associations. Leur participation de 1 livre leur "achète" le droit de venir habillé normalement... ou en pyjama (oui, on a des Pyjama's Day, non, vous n'aurez pas de photos), ou habillé avec des pois... 
Il y a eu la fête du livre, où il a fallu aller à l'école habillé en personnage de livre. Les choix cette année se sont portés sur Matilda, Charlie (où est Charlie?) et Sam le pompier.

Cette semaine était une semaine à projets à l'école. Pas de maths et d'anglais, mais histoire, travaux manuels et arts. Numérobis a étudié l'incendie de Londres, sa sœur l'époque victorienne. Et aujourd'hui, adultes et enfants sont déguisés en personnages historiques, ou au moins en costumes d'époque. 
Pour nous il n’était pas question d'acheter encore un déguisement, alors ils se sont creusés la tête pour savoir quoi faire. Et nous avons fini par avoir un soldat romain (premiers siècles de la république, il a fallu être précis pour le choix de la forme et la taille des armes) et Cléopâtre. A base de carton, peinture, vieux rideau et beaucoup d'imagination, avec l'aide de papa et de maman, nous sommes arrivés à un résultat plutôt sympathique il me semble.

(en tous cas, vu le temps passé dessus cette semaine, on va dire que le résultat est à la hauteur)

Les anglais ont un nom pour désigner cette heure et demie intense du matin, à base de "dépêche toi de finir ton chocolat chaud", "où est ton cartable?", "as-tu brossé tes dents?" et autres amabilités matinales jusqu'au moment où on les libère enfin à la porte de leur classe : le school run. Ce matin, le temps passé à coiffer Cléopâtre (coiffure historique, s'il vous plaît, on a une tiare en carton mais elle ressemble à la description historique), à lacer la cuirasse de Marius le centurion, à finir le pack lunch du Samsoum qui a tout de même amené un casque à la preschool, en attendant d'avoir le droit aux costumes l'année prochaine, a fait qu'on a pris le mot au sens littéral: le trajet jusqu'à l'école s'est fait en courant. Bon j'ai motivé les troupes en expliquant que ça faisait partie de l'entraînement du soldat, mais j'ai été soulagée de voir que les portes de l'école n'étaient pas déjà fermées. Marius et Cléopâtre ont rejoint les autres mineurs, charbonniers, empereurs, impératrices, césars, et autres personnages de tout poil. 

Heureusement, aujourd’hui j'ai le temps de souffler et récupérer en vous racontant tout ça, avant d'attaquer une journée intense ou je dois finir de rédiger les programmes de l'école du samedi où j'enseigne et qui a sa réunion pédagogique demain après-midi, de préparer les dossiers des enseignantes de ma section, avec listes des élèves et autres consignes. Entre aujourd’hui et demain, ça donne deux journées intenses, mais samedi prochain sera le dernier avant un bon break. Allez, je vous laisse et je m'y mets!

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