vendredi 30 décembre 2016

au revoir 2016

Salut, vous avez passé un bon Noël? Nous oui, pleins de bonnes choses. Une bonne soirée de réveillon en famille, simple, comme on avait envie de la vivre. Des jeux, des chants, une crèche cachée dans la cabane à outils, qu'on a été découvrir à la lueur des bougies, et d'où on a ramené le bébé Jésus chez nous "pour pas qu'il aie froid". Un dimanche de Noël avec des amis (on était quasi une trentaine), simple et dans la bonne humeur. Pleins de cadeaux, les enfants étaient ravis, les parents aussi.
On a enchaîné les visites et les amis qui viennent, mais on a pas été au bout de la liste des gens qui voulaient qu'on se voie. On a eu super beau temps (mais froid). On a monté des Lego, joué à la console, aux jeux de société, lu, baladé. On s'est reposé. 
Puis on a astiqué la maison, parce que ma sœur arrivait. Enfin, c'était le plan, avant que le brouillard affreux qui nous est tombé dessus aujourd’hui n'annule leur vol. Du coup, on ira les chercher à Portsmouth demain, tôt, après qu'ils aient passé la nuit dans le ferry. Mais bon, mieux vaut ça qu'un accident d'avion.

Ils arriveront demain, on la jouera surement cool du coup, les plans pour demain tombent à l'eau si ils sont fatigués. On se préparera doucemanette pour le réveillon, on fera la fête, et on glissera vers 2017.


2016 va tirer sa révérence. Quelle drôle d'année. Pas mal de célébrités sont mortes, l'Angleterre a voté pour sortir de l'Union Européenne, Donald Trump a été élu président, l'Europe a connu des attentats terroristes sans précédent...
Mais des tas de bonnes choses sont arrivées aussi, et certains font des listes, comme par exemple:
ici, 

ou là

Personnellement, 2016 a été une année pleine d'expériences nouvelles et enrichissantes. Nous sommes  toujours en Angleterre, nous avons appris, rencontré, découvert plus de choses que jamais. Nous avons pu rentrer visiter notre famille cet été. J'ai un travail, mon conjoint a été promu dans le sien, nos trois enfants sont maintenant tous à l'école et réussissent plutôt bien. Ca n'a pas été toujours rose et simple, mais c'est définitivement une belle année à titre personnel. Plus que 2014 par exemple.

Alors c'est sans pathos excessif que je dirai au revoir à 2016. Et je regarde 2017 avec de belles attentes, notamment un mariage (ma soeur!!!! va falloir d'ailleurs commencer à préparer sérieusement des tas de trucs pour ça!), des bébés (non, pas chez nous, raison de plus pour apprécier). Il y a des échéances moins drôles, notamment des élections en France qui ne s'annoncent pas fabuleusement intéressantes, mais puisqu'on a enfin renvoyé le courrier, nous sommes sur les listes électorales et nous voterons.

Allez, je vous souhaite un bon réveillon, et  bientôt, en 2017!!

dimanche 27 novembre 2016

Christmas Countdown

Noël est dans 28 jours maintenant! Nous sommes entrés dans l'Avent, car même si pour des raisons commerciales et économiques les calendriers vendus sont datés du 1er décembre, l'Avent est la période qui commence 4 dimanches avant Noël.

J'aime cette période de l'année, j'aime particulièrement prendre le temps d'installer une ambiance, de mettre le décor petit à petit. Et ici, Noël c'est du sérieux, on y met les formes. Enfin, comme en France c'est aussi très commercial et pousse-à-la-consommation.
Mais on va quand même avoir:
- beaucoup plus de décorations lumineuses de maisons
- des grottos pour rencontrer le Père Noël dans un décor plus ou moins enchanteur mais quand même fort propice au rêve
- notre lot de chants de Noël, les Christmas Carols, avec une Miss invitée à chanter avec sa classe à la cathédrale de Rochester mercredi 7 et deux enfants dans la chorales de l'école qui participe au service de Noël du dimanche 10
- la pièce de Nativity du petit dernier, qui répète à tue-tête une chanson à propos du joyeux facteur de Noël, une autre au sujet de manger des mince pies et quelques autres plus classiques



- les cartes de Noël à écrire dès cette semaine si on veut être dans les temps. Il faut écrire à toute la classe, et on reçoit des cartes aussi, qu'on accroche au mur. Il faudra aussi en écrire aux adultes cette année, plus d'excuses (l'an dernier, on a expliqué qu'en France on en écrit pour Nouvel An).

 



- les fêtes de Noël de chaque classe, avec petits cadeaux et jeux à la clé.
- la chasse aux petits cadeaux pour les maîtresses, maître et copains/copines
- la préparation des colis pour la famille en France, puisqu'on ne rentrera pas.
- de chouettes programmes sur la télé
- un service de Noël aux chandelles à l'église
- le droit de manger des gourmandises anglaises, et le droit de ne pas suivre toute la tradition, donc de ne manger que ce qui nous plaît.

Le défi va être de réussir à préparer Noël et en profiter, avec les aller-retour pour le travail et les conseils de classe et autres réunions. La semaine qui s'annonce est calme, mais la suivante soit moi soit mon homme sont absents chaque soir, le 10 il y a une après-midi festive à l'église (patinoire, crafts et jeux en tout genre), le 11 concert des enfants... bref on va probablement compter pas mal sur les livraisons à domicile!!

On a tout de même bien démarré aujourd’hui, avec un temps pour célébrer le 1er dimanche de l'Avent en famille. Changement dans nos traditions: plus de couronne de l'Avent, mais une bougie, idée piquée à nos amis. Datée, on l'allume chaque jour. une chose de plus à faire pour entrer dans "l'esprit de Noël"! Reste à mettre en place le calendrier, et télécharger la playlist de Noël...
et à faire le stock de mince pies, sucres d'orge, gâteaux de Noël, vin chaud et thé aromatisé!

Et vous, comment préparez-vous Noël? Êtes-vous du genre à savourer la mise en place de la fête, impatients de tout décorer, ou de ceux qui attendent la dernière minute?


mardi 1 novembre 2016

Vive l'automne!

Bonjour. Oui, ça fait longtemps. Tellement longtemps qu'à un moment, on n'ose plus s'y remettre, trop de vide.J'ai bien tenté plusieurs articles, mais ils sont restés inachevés.
Les vacances, puis une rentrée à 150% ont eu raison de moi.

Alors je vais juste faire un saut dans le temps et reprendre comme si j’avais écrit la semaine dernière. Parce que sinon, si je tente d'écrire tout ce que j'ai eu envie d'écrire depuis le dernier post, on n'y arrivera pas.

Aujourd'hui est un jour très spécial pour moi. Les enfants ont repris ce matin le chemin de l'école, et pas moi. J'ai donc la maison pour moi toute seule, ce qui n'était pas arrivé depuis... pratiquement la dernière fois que j'ai posté en fait. Et en rentrant ce matin, j'ai tapé du pied dans les feuilles mortes et décidé que j'allais écrire ce post.

Un des bons côtés de notre vie ici c'est que je retrouve les plaisirs de l'automne. Voyez-vous, là d'où je viens, l'automne existe, certes, mais le paysage étant surtout composé d'arbres à feuillages persistants et de buissons verts, soit de garrigue, soit de forêt de conifères, il n'y a pas une gamme de couleurs extraordinaires en automne. Il y a bien les châtaigniers, mais en gros on passe de vert à marron, fin de l'histoire. Or moi, j'aime l'automne, les jaunes, oranges, rouges. J'aime le changement de saison, les balades dans la brume, les fruits d'automne, tout ça. J'aime tellement que nous nous sommes mariés en automne, pour pouvoir prendre des photos dans les vignes (oui, je sais, à 22 ans, que voulez-vous, on est romantiques et pas assez pratiques - tellement qu'on loue une "jolie" salle dont le chauffage nous plante ce jour-là. Mais ceci est une autre histoire...). Et ici, je suis servie. Il y a des chênes, des châtaigners,d es érables, et bien d'autres variétés. Il y a des arbres à baies d'automne, donc quand ce ne sont pas de jolies feuilles, ce sont des baies oranges ou rouges.

Tenez, hier par exemple, c'était Halloween (enfin, on s'en fiche, on ne fête pas Halloween, nous, la peur n'a pas droit de cité dans cette maison). Un très beau 31 octobre, très doux. Les enfant sont pris leurs vélos après-midi, on est allés à Parkwood, et le long du chemin j'ai pu admirer les couleurs des arbres, marcher dans les tas de feuilles de forme et de couleurs toutes différentes. En rentrant, on a gravé une citrouille, chacun a choisi son motif, et on a fait un super décor de table avec la citrouille, des feuilles ramassées par ci par là et des photophores. Notre petit Harvest festival à nous, quoi. (on vous a dit, ce n'est pas Hallotruc)

L'automne, c'est aussi les soupes de citrouille, les pommes et les poires. Et les châtaignes.
D'où je viens, les châtaignes font partie de la culture locale. Un bon coin à châtaigniers c'est presque aussi secret qu'un bon coin à champignons. Et une bonne castagnade au feu de bois, après une longue balade, hmmm! Ben figurez-vous que derrière chez moi, des châtaigniers, il y en a plein. Et personne ne ramasse les châtaignes. Enfin, si, l'an dernier on en a vu deux, mais c'était un couple d'asiatiques.
De quoi devenir dingue pour un cévenol, toutes ces châtaignes qui se perdent. Moi, ça me fait mal au cœur, même si je fais comme tout le monde, je roule sur celles qui sont sur la route.
Et même si on ira cet après-midi avec nos sacs faire notre provision, on ne ramassera qu'une infime partie de cette merveille. J'ai beaucoup moins de temps mais je ne désespère pas de faire une confiture de châtaignes, comme l'an dernier. Au pire il me reste un pot, pour faire la bûche de Noël. Et on congèlera quelques unes pour se faire des marrons au réveillon.
Mais de toute façon on en grillera quelques-une ce weekend, en fêtant Bonfire Night.

Bonfire Night, voilà un concept qui me dépasse, tiens. Un type a manqué de faire exploser le parlement, voilà quatre siècles, et du coup, on fête ça à coups de feux d'artifices. Dans le passé il y avait aussi des grands feux de bois sur lesquels on brûlait un guy, effigie de carton ou de chiffon censée représenter ce Guy Fawkes, mais aujourd'hui la fête n'a plus vraiment de sens. C'est tout de même une occasion pour s'amuser avec des feux d'artifices (et supporter près de deux semaines de pétards, tout le monde le faisant quand ça l'arrange donc pas forcément le jour J). Donc cette année, on ira voir un feu samedi soir, mais j'ai bien envie d'inviter du monde à déguster quelques châtaignes et un chocolat chaud autour d'une bûche fendue, histoire d'avoir notre version personnelle de l'évènement.

Une chose encore, que j'aime, de l'automne: le temps. Il y a encore de belles journées ensoleillées, mais il y a aussi le brouillard, parfois jusqu'à midi comme aujourd'hui. Et même si ça ne m'arrange pas côté intendance (le linge n'en finit pas de ne pas sécher, et il envahit toute la maison), j'aime le mystère et le romantisme du brouillard. Enfin, à petites doses hein! Ça me va parce que je ne le subis pas tous les jours tout l'hiver.

Je rêve de voir un jour l'automne au Canada, les grandes forêts d'érable qui tournent au rouge. En attendant, l'automne dans le Kent, c'est vraiment beau, et j'en profite autant que je peux.

Et vous, l'automne, ça vous inspire ou ça vous déprime?

vendredi 29 juillet 2016

Le monde est fou, voyez-vous

Désolée du silence, mais entre l'attentat du 14 juillet à Nice, et la prise d'otages et le décès d'un prêtre dans une église, je n'ai pas le cœur à écrire. Soit je parle de tout ça, mais pour au fond dire combien ça me déroute, m'attriste et m’écœure, et je ne fais que rajouter au malaise ambiant. Soit je parle d'autre chose pour alléger l'atmosphère, mais n'est-ce pas indécent? 

Alors je n'en dirai  rien, si ce n'est que l'amour triomphe. Toujours. Et que l'amour parfait bannit la crainte, donc je vais me laisser remplir de cet amour, à en déborder partout autour de moi, dès que possible. (Et aussi que j'en ai marre, et je prie pour un vrai changement, profond, dans notre nation).

Je posterai d'ici quelques jours, autour des lieux et activités à faire en vacances dans le Kent. Mais pour l'instant, place au recueillement, et aux valises aussi. Retour aux racines prévu d'ici sous peu!

jeudi 21 juillet 2016

nouvelle voiture!

Grande étape dans notre acculturation: depuis quelques jours, nous avons une "nouvelle" voiture!(enfin, nouvelle mais pas neuve, hein, pas le budget pour ça!)

Nous sommes donc les heureux propriétaires d'une Fiat Multipla bleue, avec volant à droite et plaques anglaise. Sa place supplémentaire implique qu'on va arrêter de devoir se serrer à 4 à l'arrière quand on transporte quelqu'un.


Du coup on a aussi payé la road tax (équivalent de notre ancienne vignette, sauf que maintenant que tout est en ligne, il n'y a rien à coller sur la vitre), mais pas le MOT (contrôle technique), étant donné qu'ici il est à faire tous les ans mais se transmet lors de la vente.  Et on galère avec la paperasse pour les assurances, personne ne voulant traduire le document, il faut payer un traducteur assermenté pour le faire!

Mais bon, nous roulons désormais avec le volant du "bon côté", plus facile pour les contrôles et certaines manœuvres. Plus de risques aussi quand le passager doit descendre ou embarquer et pour cela se retrouver au milieu de la chaussée. Reste à s'y faire... c'est un recalibrage de nos automatismes. Mais on s'est déjà bien habitué à la conduite à gauche, donc on va s'adapter là aussi.
Par contre, plus de plaque française qui incite à l'indulgence pour nos erreurs.

Dans quelques jours, nous prendrons la route pour la dernière fois avec notre bonne vieille Kangoo, qui commence à fatiguer, mais qui nous a honnêtement servis pendant 8 ans et ce, malgré le peu de cas qu'on a fait d'elle. Encore aujourd'hui elle est pleine de miettes, dessins et bazars en tout genre. Espérons qu'on maintiendra un niveau général de propreté supérieur dans la Multipla!



mardi 19 juillet 2016

Transition Days

... ou peut-être la meilleure idée à "piquer" à l'école anglaise!

Hier et aujourd’hui, les enfants ne sont pas dans leur classe. Non, ils ne sont pas en sortie non plus. Oui, ils sont bien à l'école (on ne plaisante pas avec l'absentéisme ici, je risque une amende).
Où sont-ils? Dans leur future classe. Celle qu'ils auront en septembre.

Voyez-vous, parmi les super-méga-bonnes-idées qu'ont les enseignants anglais, il y a leur utilisation efficace des dernières semaines. Vous savez, celles où les enfants sont trop fatigués ou excités par ce qui est à venir pour "travailler". C'est la dernière semaine, et en plus l'été est enfin là, on a chaud, toussa toussa... Bon je m'égare. Bref, cette semaine du coup, les enfants vont avoir pas mal de parties de fin d'année, (avec la traditionnelle disco des parents d'élèves), de l'apprentissage par le jeu, des évaluations aussi quand même. Mais surtout, pendant deux jours, ils sont avec leur nouvelle enseignante (oui, il va y avoir un homme dans l'équipe, mais mes trois ont bien une enseignante), dans leur future classe. Hier ils ont passé du temps à discuter/écrire etc. sur ce que peuvent être les règles dans cette classe-là, ce qu'ils attendent/aimeraient découvrir l'année prochaine... Ils ont commencé les décos du style étiquettes porte-manteaux. Ils ont décrit leur animal favori.
Bref, toutes ces choses si importantes pour se sentir bien dans sa classe, pour se rencontrer et se découvrir, mais qui prennent tant de temps en septembre, ils les font maintenant.
L'immense avantage c'est que ça permet de partir en vacances l'esprit tranquille (pour les enfants anxieux). Ils ont vécu la nouvelle classe, le nouveau maître, la nouvelle cour de récré pour mon Numérobis qui change de cycle et donc de rythme de travail. Et pour l'enseignant aussi, quel pied d'avoir déjà des visages sur la liste de noms, et d'avoir déjà repéré deux-trois trucs sur ses élèves! Je comprends d'autant plus le stress de la maîtresse de Numérobis qui avait appris qu'elle aurait un français non anglophone dans sa classe et qu'en plus elle ne le découvrirait "qu'en" septembre! Elle a été jusqu'à prendre des cours de français pendant l'été (non, ce n'est pas une perfectionniste - enfin, si, mais pas plus qu'un autre enseignant ici!).

Je me suis renseignée et si c'est une idée géniale, ce n'est pas une exclusivité de notre école, mais un phénomène courant ici. D'ailleurs, Miss C. a dans sa classe deux enfants qui changent d'école à la rentrée et donc sont venus découvrir leur nouvel environnement, mais ils ne seront pas là demain, quand chacun retrouve pour quelques jours encore "sa" classe et "sa" maîtresse.

Quand à Samsoum, il rentre en Reception, et donc l'intégration est encore un chouia plus fouillée. On a eu un samedi portes ouvertes,  une réunion pour les parents avec l'enseignante, la responsable du cycle, le directeur, l'association de parents d'élèves, un classeur avec plein de documents utiles autant côté administratif que pédagogique. Il a passé 3 1/2 journées dans sa future classe, et en bonus avec la preschool il est allé jouer dans leur cour d'éveil. Il salue son enseignante dès qu'il peut la croiser, il a super hâte du coup et sûrement pas peur. J'ai aussi eu un court entretien avec l'enseignante et son assistante pour discuter de ses atouts et ses faiblesses. Il n'y a pas à dire, les anglais savent créer un sentiment de communauté et d'appartenance. Ils savent aussi communiquer.


Alors, si les copains/copines instits passent par là, votre avis: c'est pas une super idée? Et pour les parents, qu'en pensez-vous?


Awards et récompenses

Je vous en avais parlé dans un de mes premiers posts, mais l'enseignement valorise un maximum les élèves ici. Parfois franchement à l'extrême. Mais dans l'ensemble, les enfants ont adhéré au principe, et même à 10 ans ils sont tout contents de revenir avec un sticker, qui a vite fini collé sur le gilet plutôt que sur le cahier, à la mode anglaise.

Il y a donc une, voire plusieurs petites grilles à bons points, qui donnent le droit une fois complétées à un petit prix du panier à récompenses. Il y a ces stickers, que Samsoum récolte quand il aide à ranger, ou que son comportement est super, que Numérobis récolte quand il a bien travaillé en phonics, et sa sœur pour les dictées essentiellement.
Il y a Henry, le nounours voyageur de la classe de Numérobis, qui va de famille en famille avec son cahier où inscrire ce qu'il y a fait. Henry est un petit chanceux, il est en général tombé chez nous des soirs/weekends où il avait de quoi remplir une page - et son maître d'un jour était moins ravi de devoir se farcir la page d'écriture. Henry se mérite, et à côté de la date et du nom de l'enfant, il y a la raison qui a motivé ce privilège.

Henry n'est pas le seul nounours de l'école, un autre nounours visite la classe avec le meilleur taux de présence cette semaine. C'est le côté performance poussé à l'extrême, celui qui met les enseignants anglais hors d'eux et sous pression. Pour lutter contre l'absentéisme, le gouvernement a fixé un pourcentage de présence à atteindre, et chaque école met un point d'honneur à atteindre ou dépasser ce chiffre. En cas d'inspection (tous les 4 ans ici environ), il faut surtout pouvoir prouver qu'on a mis tout en place pour que les élèves soient le plus présent possible. Et ça prend la forme d'une course au 100 d'attendance, avec remise de prix pour les chanceux qui n'ont pas chopé de crève ou n'ont pas eu à s'absenter. D'ailleurs c'était une des préoccupations des miens quand nous avons pris trois jours d'école en mai pour venir voir la famille: ils n'allaient pas avoir leur badge/crayon/marque-page. j'ai rencontré une instit en Reception, qui m'a raconté les parents fâchés quand on leur demande de récupéré l'enfant qu'ils ont envoyé fiévreux à l'école, les vomis à nettoyer...

Mais revenons au côté positif, il y a donc plein de petites discriminations positives pour un enfant qui se comporte bine, travaille de son mieux, réussit brillamment. Il y a le golden ticket, qui donne le droit aux heureux élus d'aller manger dans une salle à part avec une maîtresse, sur une table "où il y a une nappe", et loin des bruits de la cantine. Et surtout, chaque mardi, il y a les awards. Chaque maîtresse nomine deux enfants de la classe, qui vont venir devant tous les élèves de l'école recevoir un petit certificat et se faire complimenter pour ce qui a été réussi, que ce soit académiquement ou pour un grand effort de fait. Il y a aussi des awards de comportement, et des awards donnés par les responsables de la pause méridienne. S'ils sont bien évidemment intimidés, les enfants gagnet à être ainsi valorisés.

Et une fois par période, il y a une assemblée spéciale, l'achievement assembly. On va là aussi valoriser et féliciter deux élèves par classe, mais parce qu'ils ont accompli quelque chose de vraiment particulier, de gros progrès. Là, les parents sont conviés (les grands-parents aussi viennent parfois, c'est un vrai événement), l'enfant est mis à l'honneur, l'enseignant explique pourquoi il l'a choisi, montre/fait lire un des travaux dont l'enfant est fier et qu'il a choisi lui-même en avance. Le directeur lui remet un badge, qu'il pourra porter sur son gilet. Enfin, l'assemblée terminée, les autres élèves retournent en classe mais les élèves distingués ont droit à une collation avec leur famille histoire de fêter ça autour d'une tasse de thé.

Ma miss C. a eu son achievement à la fin de la première période, la maîtresse état épatée de ses progrès rapides. Elle en était pas peu fière, et a porté son badge pendant des jours et des jours.
Il y a quelques jours, j'ai eu le plaisir de recevoir une lettre m'invitant à l'assemblée de vendredi dernier, pour cette fois voir mon fils à l'honneur. Il a dépassé le niveau attendu en fin d'année en maths et en lecture/compréhension. C'est donc une maman très émue quand même, surtout quand la maîtresse a rappelé le parcours de Noé et le travail de rude haleine au départ, qui a vu son grand recevoir la précieuse distinction.

Voilà qui est venu clôturer une semaine bien chargée. pour couronner le tout, nous avons eu les bilans de fin d'année, et les seuls par écrit (mais j'ai eu deux entretiens parents-professeurs). Mon cœur de maman est très fière de la réussite de ses deux loulous qui ont appris une nouvelle langue et réussi à acquérir les connaissances de leur niveau scolaire. Ils vont changer de classe en étant au même niveau que leurs autres petits copains anglais, voire en avance sur certains domaines. Et ça, je vous dis pas comme ça fait du bien après le début d'année chaotique et les mille et une questions lorsqu'ils avaient du mal à s'adapter! Ça rembourse de toutes les fois où j'ai été leur punching-ball émotionnel. Moi je dis, mes enfants c'est les meilleurs du monde!

Performance, Sports Day et concerts.. quand mes enfants se donnent en spectacle

La semaine dernière était bien chargée côté école. Surtout pour Miss C. qui a enchaîné trois jours de performance, le Sports Day et un concert avec son gorupe de cuivres (oui, elle apprend à jouer du trombone à l'école...). L'occasion de vous présenter quelques spécialités d'ici.
Bon, la performance, elle n'aurait pas du en être. Traditionnellement, ce sont les élèves de Year 6, sur le départ pour l'école secondaire, qui donnent un spectacle de fin d'année. Mais cette année, les Year 6 sont une petite promotion, alors c'est tout le cycle qui s'y est mis. Ma miss a donc joué le rôle d'une supportrice de football anglais lors de la finale de l'Euro de 1966, mais si vous savez, celle que les anglais ont gagné face à l'Allemagne! Pour l'occasion, elle a appris un chant de football, le God save the Queen, et un troisième pour leur final que j'aime: Hall of Fame, de The Script.
Miss C. sur scène (désolée, vie privée toussa, pas le droit de poster de photos de l'école sur le net!)

Ici le spectacle de fin d'année (ou de Noël, pour Numérobis en cycle 1) c'est pris très au sérieux. tu réserves ta place, tu la paies, et tu as de toutes façons plusieurs représentations. Franchement je trouve ça bien, qu'ils n'aient pas répété pendant des semaines pour une seule représentation. Miss C. a donc joué lundi après-midi pour ses camarades et pour la postérité (vu que c'était filmé - mais à 10livres le DVD, elle attendra un plus grand rôle pour que je prenne le film...). Elle a joué mardi soir, mercredi après-midi et mercredi soir. Après ça, on a eu un peu de répit dans les répétitions de son texte (et de ses chorus) - non parce qu'elle est douée, notamment en arts plastiques et en théâtre, mais pas en chant.

Jeudi, c'était Sports Day, enfin c'était le jour de réserve, le 1er ayant du être annulé pour faute de terrain trempé (ah, la verte Albion...). On a donc passé la matinée sur le field,  terrain de foot/course/pique nique de l'école, à assister aux diverses courses et relais des groupes et classes.


C'était convivial, le beau temps était de sortie (d'ailleurs, depuis, on a trop de soleil, n'en jetez plus on est pas habitué ici!). Il y avait divers relais de balles à jeter, d'équilibre... Les enfants courent, bien sûr, en sprint, en relais par classe, et avec un relais amusant. Celui de Numérobis incluait par exemple un vêtement à enfiler à une personne en bout de piste.



Il y a eu la course des mamans (je m'y suis collée, mais bien évidemment ai fini 5e sur 6!), celle des messieurs, celle du staff. Puis l'annonce des résultats et un trophée remis à l'équipe de chaque cycle ayant engrangé le plus de victoires. Chapeau aux élèves du secondaire venus encadrer/arbitrer, et au jury pour avoir tout comptabilisé. 

Après tout ça, nous avons pique niqué dans le parc, enfin j'ai pique niqué avec deux amies et mes enfants m'ont lâchement abandonné pour jouer avec leurs copains... Signe qu'ils grandissent, et qu’ils sont bien intégrés non?

L'après-midi, Miss C. jouait avec son band pour l'assembly. Quand en début d'année on a proposé de jouer d'un cuivre, elle a sauté sur l'occasion. Et nous voilà maintenant avec un trombone à caser dans notre petit salon. N'empêche, elle joue plutôt bien, elle aime ce qu'elle fait et ça ne nous coûte ni au portefeuille ni en temps et transport. J'aurai du mal à me plaindre vraiment. Comme toujours, les débuts étaient super enthousiastes mais là si elle répète une fois par semaine à la maison c'est le maximum.

Vendredi, c'était l'achievement assembly, mais là ça mérite un post à part!!


vendredi 8 juillet 2016

La Kermesse à l'anglaise.

Désolée, je ne suis pas passée par là la semaine dernière. pourtant ce ne sont pas les choses à raconter qui manquent, au contraire. Principalement côté école et enfants, fin d'année oblige.

Vendredi 8, c'était la Summer Fayre, la kermesse quoi. Quand je pense kermesse, je pense chamboule-tout, enfants qui courent de partout, ambiance bonne enfant, gâteaux à acheter... 
Ben tout faux! enfin, pas vraiment. Mais ici le but de la Summer Fayre, hein, c'est de renflouer les caisses de l'association des parents d'élèves. Pour ça, il y a un max de stands payants. 
Il y a plein de stands. Plein. Et c’est vrai que ça en jette, à première vue. Mais sur cette bonne trentaine/quarantaine de stands, une dizaine de jeux de kermesse, style pêche à la ligne ou autre. 
Attention, tu ne gagnes un prix que si tu gagnes, hein, et c'est loin d'être une évidence (le côté capitaliste?). 
Par exemple, la pêche à la ligne, ok c'est cheap, mais c'est 30p. pour attraper un poisson. Et si le poisson n'a pas de croix en-dessous, tu as perdu. Autant te dire que mon petit Samsoum, il était franchement déstabilisé, après deux-trois essais infructueux. 
Heureusement, il y avait un stand sympa où faire une petite bouteille en sable coloré, ça l'a consolé un peu.

Mais tu vas me demander: y a quoi dans les autres stands?
A manger: stands de bonbecs, stands boissons/hot dogs, le ice cream van, le camion de bonbons, des gâteaux...
A acheter: des stands tenus par des artisans ou associations caritatives te vendent bijoux, tatoos, savons ou autres babioles. 

Mais surtout: des loteries/tombolas. Les anglais en raffolent. C'est bien simple, il y avait un stand avec des paquets surprises, tu prends un sachet et tu découvres son contenu après coup, un stand où tu tires une ficelle en espérant que ce soit une de celles qui soient accrochées à une bouteille,  un pour deviner le nom du nounours en peluche, un pour deviner où le drone a atterri... et des loteries plus ou moins gagnantes. Tu tires trois papiers numérotées dans un seau, et certains correspondent à des lots devant toi. Moi qui déteste les jeux d'argent et de hasard, surtout si ça se réduit à la tombola, ben autant te dire que j'ai a-do-ré voir mes 3 louloux courir d'un stand 
à l'autre dépenser leur argent pour gagner trois cochonneries plutôt que pour s'amuser.

Et surtout, ce que je trouve dommage, c'est que du coup c'est quand même vachement un truc à vivre en famille. J'avais lâché la bride (et donné un billet) aux deux grands, mais forcément vu qu'il n'y a pas de cartes et que c'est un événement ouvert au grand public, j'avais gardé Samsoum avec moi. Dans l'ensemble, les enfants restent avec leurs parents, et on discute avec quelques parents qu'on connaît déjà, enfin quand on a fini le budget qu'on avait prévu parce qu'avant, on court de stand en stand en essayant de suivre le rythme.

Bref, ce qui pour moi fait le charme de nos kermesses d'école n'y est pas ici, on est presque dans une ambiance fête foraine, les manèges et la musique en moins. Perso, je n'adhère pas vraiment. 
Un de mes souvenirs magiques de kermesse, c'était ce jeu en bois où on lançait des palets. selon où le palet retombait, on avait un certain nombre de points. Mais surtout, j'aimais ce jeu parce qu'en haut trônait une grenouille, et le top évidemment était de mettre le palet dans la gueule de la grenouille... on n'y arrivait jamais, mais on espérait toujours.

Pour vous, qu'est-ce qui symbolise la kermesse? Quel est le souvenir le plus évocateur?

Apprendre une langue - bons et mauvais aspects du bilinguisme

Les mois qui ont précédé et suivi le déménagement ont été remplis de "C'est super, tes enfants vont être bilingues!" "Quelle chance pour eux" "Les enfants, vous vivez une aventure extraordinaire". C'est vrai qu'en tant qu'adultes capables de voir sur du long terme, nous pouvons apprécier combien nos enfants gagneront à maîtriser deux langues (voire plus...) en termes de culture, d'opportunités de vie, mais aussi - soyons honnêtes - en termes d'opportunités de carrière. Nous mesurons aussi combien l'expatriation est une ouverture sur d'autres façons de voir le monde et donc un enrichissement culturel.

De l'autre côté de la barrière, par contre, les enfants voient à court terme. Sous leur angle de vision, ils quittaient tout ce qu'ils connaissaient et aimaient: une maison dans laquelle deux d'entre eux étaient nés, une école où ils se sentaient bien, une église où ils étaient les "chouchoux" de pas mal de monde, leur région, leur famille, leur langue... pour aller vers l'inconnu, dans une maison plus petite, sans aucune maîtrise de la langue, des codes, du rythme. Super, non? Super terrifiant, oui!

Nos tentatives d'apprentissage de l'anglais avant le départ n'ont pas été très concluantes: "Qu'est-ce que tu dis, maman? Non, j'ai pas envie..." Nos tentatives d'apprentissages durant le mois d'août, hébergés chez des amis, avant l'entrée à l'école, n'étaient pas forcément géniales non plus, et une vraie lutte pour faire ces cahiers de vacances achetés avant le départ dans un supermarché (au passage, MERCI à l'inventeur des cahiers par matière!!). Je dois une reconnaissance éternelle à la merveilleuse Helen, instit à la retraite qui a sorti du placard les jeux créées pour les élèves en difficulté qu'elle suivait les dernières années de sa carrière, pour travailler le vocabulaire des enfants.

Observer les enfants réagir et interagir avec cette nouvelle langue a été une expérience passionnante. Numérobis a été très réfractaire, parce qu'il liait son identité à sa langue, et avait au fond cette idée que "si je parle anglais, alors je ne serai plus français". Comme beaucoup de nos compatriotes, nous sommes peu démonstratifs envers nos emblèmes nationaux, et pourtant il n'y a jamais eu autant de drapeaux français dessinés qu'à cette période là dans notre famille.
Miss C. est une personne à essai-erreur: elle s'est jetée dedans à corps perdu, a placé tous les mots qu'elle pouvait dès le début, et a progressé rapidement. Numérobis est un ordinateur: il a téléchargé le logiciel, c'est-à-dire beaucoup observé, beaucoup écouté, très peu parlé les premiers mois, puis s'est complètement épanoui depuis 4 mois. Samsoum a bénéficié de nounous qui connaissaient un peu de français, et très pédagogues. Étant le plus jeune, il parle sans accent - enfin, il a l'accent d'ici, populaire et parfois dur à comprendre tellement ils avalent la fin de certains mots.

Et puis, l'école c'est super mais il faut non seulement apprendre à parler, mais aussi à lire, et à écrire.
Apprendre à prononcer toutes les lettres (on a encore parfois du mal avec les "s" du pluriel), apprendre à écrire à l'anglaise, pour que les camarades puissent relire - combien de barres au m?-, apprendre à compter et calculer en anglais. Notre salle à manger était transformée en salle de classe, avec plein d'indications de langage, des posters de nombres et de phonics. Le premier jour, les deux grands sont partis avec des cartes dans la poche, pour au moins avoir quelques mots de base: les toilettes, la cantine, la gomme...
Ce premier jour, ou ils sont partis dans leur classe avec leur teacher assistant, ils l'avaient redouté et attendu pendant un bon mois. Nous aussi, d'ailleurs. C'est avec pas mal d'appréhension que je les ai récupéré cet après-midi là. Mais ils avaient le sourire aux lèvres, tout s'était bien passé, ils avaient survécu. Nous avons même eu notre première anecdote, à propos du discours du directeur à l'assembly de début d'année. "Vous avez compris son discours?" "Pas trop, mais un peu, parce qu'il y avait des photos. Mais c'est bizarre, parce qu'il parlait tout le temps des cigales, des cigales, sauf que la photo elle montrait des mouettes!" sea-gull = mouette, c'est vrai que ça se prononce un peu comme cigale! Ah, mes petits sudistes...
Le deuxième matin, ça s'est gâté pour Numérobis: "Je veux pas y retourner! Ils vont encore parle en anglais toute la journée!" A partir de là, ça a été une lutte, pour parler anglais, pour faire les devoirs à la maison, parfois pour aller à l'école. Et une boule au ventre pour la maman, et toutes ces questions dans ma tête: "est-ce qu'on a fait une bonne chose? comment vont-ils s'en relever? et si ils se mettaient à détester l'école?" et, et, et...

Petit à petit, chacun a pris ses repères. Ce qui était insurmontable est devenu très difficile, puis compliqué, puis de l'ordre du faisable, puis super simple. Aujourd'hui on passe le temps qu'on est supposé passer sur les devoirs (10-15 minutes en gros), et les enfants parlent anglais sans y penser. Même si il manque parfois du vocabulaire, ou que la structure de la phrase est incorrecte.
Ça donne plein de mélanges amusants entre les deux langues. Les enfants utilisent l'équivalent français du mot anglais, du coup ils se lavent la face, prennent un livre dans la librairie, cherchent leur bouteille (leur gourde). Ils mettent aussi plein de mots anglais dans leurs phrases, notamment pour le vocabulaire de l'école: "on a fait math (à prononcer avec plein de ss dedans) et le teacher elle m'a donné un award pour mon comportement." "maman, je me suis fait mal à playtime".
Ils parlent parfois anglais avec une tournure française, parfois français mais avec des tournures de phrases à l'anglaise: "Quand je suis 5 ans", "J'ai tourné rouge", "Je supporte l'équipe de France", "j'ai joué avec la rouge voiture".
Les mots viennent dans la langue où ils sont le plus employés: c'est difficile maintenant de parler de cahiers et de crayons, mais chaise, brosse à dents ou lit viennent plus vite en français.

Vu qu'on n'a pas instauré de règles sur la langue qu'on parle à la maison, c'est un beau mélange. Petit à petit, depuis le matin de Noël où pour la première fois on les a entendu jouer en anglais, l'anglais a pris de plus en plus de place dans leurs jeux. Mais il n'a pas supplanté le français. L'histoire du soir est le plus souvent en français, mais on a récemment lu le 1er Narnia, en anglais, ou Paddington. Et quand l'appel est urgent, il peut étonnament venir en anglais d'abord "Mummy I hurt myself!". Les histoires des copains aussi viennent en anglais "Mummy, do you know what Lamborghini means?" (ahh, Lamborghini.. merci au petit Preston pour avoir nourri cette fascination obsessionelle!).

N'empêche, maintenant, c'est à nous d'être vigilants sur le français, ou je sens qu'on va finir comme les copines françaises dont les enfants sont nés ici, à leur parler en français mais n'avoir des réponses qu'en anglais. Depuis deux mois on est censés faire des devoirs en français (merci académie-en-ligne!!). Mon souhait serait qu'ils se maintiennent au niveau supposé de leur classe au moins en français et histoire géo. Mais figurez-vous qu'écrire en français, "c'est dur". Alors apprendre ce qu'est un adjectif qualificatif ou un COD, pensez donc! Il est possible qu'on en vienne à utiliser une Saturday French school,  une école où on travaille en français le samedi matin, avec d'autres francophones.
Je reconnais que j'ai beaucoup de mal à déterminer où placer la barre: est-ce que je veux qu'ils soient prioritairement bons en anglais, ou en français? Une de mes chances est qu'ils aiment lire, on va donc continuer à garnir la bibliothèque de livres français, ce qui devrait aider. Je devrais aussi insister pour qu'ils gardent des correspondants et envoient des lettres, mais je reconnais que j'ai la flemme d'alle rà la boîte aux lettres, et envoyer une lettre en France coûte quand même 1 pound, donc ça va vite entre les anniversaires, les vœux, les naissances... J'ai du abandonner l'idée qu'ils gardent leur écriture cursive, non obligatoire ici.

Bref, on n'a pas fini de se questionner, de faire des choix et de douter de nos choix après! Ah, le bonheur d'être parent...

vendredi 1 juillet 2016

L'uniforme - ces jours avec et ces jours sans

Un des clichés associés au Royaume Uni est celui des élèves en uniforme. Ces taches bleues, vertes, jaunes ou violettes qui s'échappent autour de 15h des écoles, ces garçons en cravate et pantalon noir, ou en short d'écolier, avec le blazer portant le logo de leur école. 
L'uniforme sert ici à créer un sentiment d'appartenance: on se reconnaît entre soi, et on est vite identifié aussi. Faites un tour au supermarché du coin vers 16-17h et vous pouvez savoir qui vient de Fleetdown, de St Augustine's, de Deanwood... à la couleur de leur polo. Le plus mignon étant évidemment lors d'un déplacement de classe, avec toutes ces petites têtes (surtout blondes - ou rousses) qui portent la même couleur.


Je ne sais pas ce qu'il en est des écoles privées, mais l'école publique est plutôt souple quand à l'uniforme. A l'école des enfants ils peuvent porter chemise ou polo, avec divers sortes de pulls ou blazers, avec ou sans logo, tant qu'on est en bleu ciel/bleu marine. Les filles peuvent opter pour la robe, la jupe plissée ou le pantalon, gris ou bleu marine, les garçons ont quand à eux un choix plus restreint mais ont deux couleurs et deux longueurs. Pas de cravate, on met ce qu'on veut dans les cheveux tant qu'ils sont attachés, et tant que les chaussures sont noires elles sont valables. Pas d'obligation non plus à acheter dans tel magasin plutôt que tel autre. On arrive au final à un ensemble coordonné mais plein de nuances. Ajoutez les manteaux en hiver, et la cour ne se distingue pas vraiment d'une cour en France. 

N'empêche, les premières fois, ça nous a fait bizarre. Une amie a pris le temps de faire les achats avec nous, très pratique pour savoir combien prendre de chaque et où acheter. On a fait des essayages amusés, mais Miss C. était pas mal inquiète à l'idée de se retrouver avec des enfants habillés "tous pareils" et de ne pas pouvoir les distinguer les uns des autres. Et moi, j'avoue, j'ai eu (et j'ai encore régulièrement) des petits pincements au cœur à voir mon grand bonhomme en chemise/pantalon. 


Y a pas, c'est classe.

Mais si vous leur posiez la question, là, aujourd'hui, ils vous diraient qu'ils préfèrent quand même quand chacun s'habille comme il veut. L'uniforme, ils s'y sont fait, mais ils ne l'aiment pas plus que ça. La bonne nouvelle, c'est que l'année regorge de raisons pour venir à l'école sans uniforme. Il y a eu le jour où Elisabeth II est devenue la monarque ayant régné le plus longtemps, et celui où ils ont célébré son 90e anniversaire. Ces jours là, il fallait venir habillé aux couleurs du pays: bleu, blanc, rouge. Il y a les journées où les élèves soutiennent diverses causes et associations. Leur participation de 1 livre leur "achète" le droit de venir habillé normalement... ou en pyjama (oui, on a des Pyjama's Day, non, vous n'aurez pas de photos), ou habillé avec des pois... 
Il y a eu la fête du livre, où il a fallu aller à l'école habillé en personnage de livre. Les choix cette année se sont portés sur Matilda, Charlie (où est Charlie?) et Sam le pompier.

Cette semaine était une semaine à projets à l'école. Pas de maths et d'anglais, mais histoire, travaux manuels et arts. Numérobis a étudié l'incendie de Londres, sa sœur l'époque victorienne. Et aujourd'hui, adultes et enfants sont déguisés en personnages historiques, ou au moins en costumes d'époque. 
Pour nous il n’était pas question d'acheter encore un déguisement, alors ils se sont creusés la tête pour savoir quoi faire. Et nous avons fini par avoir un soldat romain (premiers siècles de la république, il a fallu être précis pour le choix de la forme et la taille des armes) et Cléopâtre. A base de carton, peinture, vieux rideau et beaucoup d'imagination, avec l'aide de papa et de maman, nous sommes arrivés à un résultat plutôt sympathique il me semble.

(en tous cas, vu le temps passé dessus cette semaine, on va dire que le résultat est à la hauteur)

Les anglais ont un nom pour désigner cette heure et demie intense du matin, à base de "dépêche toi de finir ton chocolat chaud", "où est ton cartable?", "as-tu brossé tes dents?" et autres amabilités matinales jusqu'au moment où on les libère enfin à la porte de leur classe : le school run. Ce matin, le temps passé à coiffer Cléopâtre (coiffure historique, s'il vous plaît, on a une tiare en carton mais elle ressemble à la description historique), à lacer la cuirasse de Marius le centurion, à finir le pack lunch du Samsoum qui a tout de même amené un casque à la preschool, en attendant d'avoir le droit aux costumes l'année prochaine, a fait qu'on a pris le mot au sens littéral: le trajet jusqu'à l'école s'est fait en courant. Bon j'ai motivé les troupes en expliquant que ça faisait partie de l'entraînement du soldat, mais j'ai été soulagée de voir que les portes de l'école n'étaient pas déjà fermées. Marius et Cléopâtre ont rejoint les autres mineurs, charbonniers, empereurs, impératrices, césars, et autres personnages de tout poil. 

Heureusement, aujourd’hui j'ai le temps de souffler et récupérer en vous racontant tout ça, avant d'attaquer une journée intense ou je dois finir de rédiger les programmes de l'école du samedi où j'enseigne et qui a sa réunion pédagogique demain après-midi, de préparer les dossiers des enseignantes de ma section, avec listes des élèves et autres consignes. Entre aujourd’hui et demain, ça donne deux journées intenses, mais samedi prochain sera le dernier avant un bon break. Allez, je vous laisse et je m'y mets!

vendredi 24 juin 2016

Et maintenant?

Bonjour bonjour,

Démarrer un blog est une étape (enfin) franchie, le maintenir à jour en est une autre... J'avais un joli article pas fini pas fignolé, et du coup pas envie de le publier tel que, et du coup... Bref je n'ai rien publié depuis plus d'une semaine!

Aujourd’hui j'ai forcément envie de parler de l'actualité, de ce fameux Brexit. Si vous débarquez d'une autre planète ou que comme certaines de mes connaissances vous vous informez très peu sur l'actualité, hier était jour de vote au Royaume - presque - uni. Oui parce qu'ici on vote en semaine, dans des lieux aussi variés qu'une école, un lieu de culte ou un  préfabriqué posé dans le quartier pour l'occasion. Une journée très moche d'ailleurs, on a eu un mois de pluie en un jour, et de sacrés orages! Rien à envier aux épisodes cévenols, mais heureusement plus court et moins d'inondations (mais il y en a eu quand même). Je m'égare, je m'égare... revenons à nos moutons.

Le vote d'hier était un référendum, qui avait été proposé par David Cameron (le premier ministre) avant sa réélection en 2015, pour savoir si les citoyens souhaitaient rester dans l'Union européenne ou en sortir. Il est allé ensuite négocier à Bruxelles des aménagements et assouplissements des lois européennes pour les Anglais et a proposé de rester dans l'UE, au vu des accords obtenus. De la politique qu'il croyait habile sur le coup: il se fait réélire, il négocie à Bruxelles avec la pression du référendum, il rentre triomphant avec un contrat satisfaisant pour lui, calme le jeu, tout le monde est content.

Ce qu'il n'avait pas vu venir, en revanche, c'est la foule de personnes qui se sont saisies de l'occasion. Des politiciens qui ont vu leur heure de gloire venir, des indépendantistes/nationalistes qui se sont vus offrir une tribune inespérée, une foultitude de gens inquiets face à l'immigration et aux changements dans le pays (oui, le Royaume Uni est riche, oui, l'économie va plutôt bien, mais au prix d'énormes coupes budgétaires dans les allocations, pour le système de santé et j'en passe et des meilleures - et du coup c'est tellement facile de penser que si tu attends dix semaines pour un rdv chez le spécialiste c'est parce qu'il est débordé avec tous ces étrangers qu'il doit voir avant toi), des eurosceptiques qui avaient déjà voté non en 1975 à l'entrée de la Grande Bretagne dans la CEE de l'époque...

Pendant plusieurs mois, la bataille a fait rage, chaque camp accusant l'autre de jouer sur les peurs des gens, sortant ses propres statistiques et promettant un avenir rieur à ceux qui opteraient pour "leur" solution. Il y a même eu un assassinat tragique d'une parlementaire favorable au maintien par un type qui a crié "Britain first" en la poignardant, et décliné son identité comme "mort aux traitres et vie à la patrie"... Enfin, le camp qui était pour rester dans l'UE n'était pas si mobilisé que ça, car plutôt confiants: la logique, la sagesse et la prudence étaient en leur faveur. Et tous les économistes, et les présidents d'université et quasi l'ensemble des dirigeants du monde, Obama inclus. 
Oui mais ce qu'ils ne réalisaient pas c'est que justement ces soutiens ont renforcé la détermination du pékin de base à quitter l'Union Européenne. Chaque soutien de célébrité supplémentaire a entraîné son lot de remarques du type: logique, lui il a de l'argent, du coup il a tous les avantages à renforcer ce contrôle par le nouvel ordre mondial, lui de toute façon n'a pas à attendre pour voir un docteur, n'a pas à se soucier d'avoir une place pour son enfant à l'école blablabla.

Parce que de façon très grossière et caricaturale, le pékin de base, celui qui galère à joindre les deux bouts, à trouver du boulot, ou qui vient de s'endetter pour 10 ans pour que son gamin aille en fac, il a le sentiment que la société dans laquelle il vit est vachement dure, et c'est facile de blâmer l'immigrant qui a peut-être effectivement "pris" son job (parce qu'il était plus productif et efficace? en tous cas, le patron de mon homme n'embauche pas de dessinateurs anglais mais délocalise pour avoir un meilleur boulot pour moins cher. triste mais vrai), et Bruxelles pour des lois qui en fait ne sont pas européennes mais anglaises. Et du coup il y a vu une opportunité extra de dire à toutes ces grosses têtes d'aller se faire voir ailleurs, avec en prime un petit côté "irréductibles bretons" (oui, Astérix aurait pu être écrit ici, en fait): on va résister encore et toujours à l'envahisseur.
D'autant qu'il reste une certaine nostalgie de l'empire, et que l'Angleterre a toujours des relations particulières avec les pays du Commonwealth.

D'autres personnes y ont vu une opportunité unique de rebattre les cartes et de changer la donne. Ils croient que cela va ouvrir la possibilité de renégocier leurs accords individuellement avec le reste du monde, qu'ils pourront reprendre les rênes de leur destinée. Ces gens là ne sont pas racistes, pas isolationnistes, pas égoistes. Ils rêvent d'un monde meilleur, et pensent que quitter l'Union européenne est une étape pour y parvenir. Et moi qui suis optimiste, je rêve qu'ils aient raison.

En tant que française, donc européenne, vivant ici en Angleterre, ces derniers jours j'étais pas mal inquiète. Hier j'étais fort contente d'être invitée chez des amis, et d'avoir passé la journée à autre chose qu'à penser dans mon petit coin à ce vote. Hier soir j'ai délibérément parlé d'autre chose, regardé autre chose, et nous avons attendu les résultats officiels ce matin plutôt que de laisser la peur nous gripper heure après heure avec des sondages et résultats provisoires, alors que de toute façon 1) on n'avait pas notre mot à dire et 2) regarder les résultats ne change rien.
C'est donc au petit déjeuner que nous avons vu que les partisans du "Leave" avaient gagné par 52% contre 48% en faveur du maintien dans l'Union Européenne.

Et maintenant? Que va-t-il se passer? Ben, on n'en sait RIEN. Tout le monde spécule, notamment sur les groupe de français expatriés comme nous. La livre a chuté, mais rien d'étonnant. Aujourd’hui nous sommes encore dans l'Union Européenne.
L'étape suivante c'est que le premier ministre anglais demande grâce à l'article 50 la sortie de l'Union Européenne, suite à quoi les tractations vont commencer pour savoir quels seront les termes de cette séparation, et quels avantages de l'Union Européenne le Royaume Uni souhaite conserver.
Il pourrait y avoir des négociations avec l'ensemble de l'Union, ou avec chaque pays séparément. Par exemple, la France a négocié directement avec la Grande Bretagne le contrôle migratoire à Calais. Oui, si ces pauvres hères vadrouillent dans les rues de Calais et dorment où ils peuvent, c'est parce que la police française les empêche de rejoindre les ferrys ou le tunnel. Cet accord est bilatéral, il n'est donc pas directement remis en cause par le vote d'hier, mais un ministre français avait menacé de le rompre en cas de sortie de l'Union Européenne. A voir.
L'avis des "brexiters", c'est qu'étant économiquement forts, ils sont en position de force pour négocier. L'Anglais est très pragmatique, il pense du coup que même très fâché, l'Allemand, l'Italien ou le Français finira par établir des accords de raison et qu'il continuera à bénéficier du marché commun sans mettre la main au portefeuille pour contribuer à son fonctionnement.
Il oublie une donnée du problème: parfois les gens pensent plus avec leur cœur qu'avec leur tête, et aujourd’hui beaucoup de cœurs sont blessés et se sentent "abandonnés" par une Grande Bretagne qui leur apparaît froide et égoïste. Il est possible que du coup par esprit de vengeance, l'union européenne joue le rôle de la femme blessée et délaissée qui cherche à faire payer et souffrir son ex-mari le plus possible.
Il y a aussi la possibilité que le Parlement britannique décide quand même de rester dans L'union Européenne (un peu comme quand en France ils ont ratifié la Constitution européenne alors qu'on avait voté "non", renforçant le sentiment du peuple de ne plus être écouté). Mais ça passerait très mal, le caractère anglais étant quand même très démocratique, la plupart des europhiles aujourd’hui sont très tristes et déçus, mais se soumettront à la voix des urnes.

Bien évidemment, la question que je me pose, c'est que va-t-il se passer pour NOUS? On a quelques années pour voir venir, mais faudra-t-il demander un permis de séjour, prouver que nos revenus dépassent une certaine tranche (la dernière loi renforçant le contrôle de l'immigration exige qu'un non européen demandant à venir aie un contrat de travail lui assurant un revenu annuel supérieur à 35000 livres par an, soit plus que le salaire moyen d'une infirmière par exemple)? Va-t-on nous couper les allocations familiales, nous demander de payer pour les consultations médicales, pour l'école?
Plus généralement, cette campagne a libéré des voix qui n'auraient jamais du avoir le droit de s'exprimer aussi librement, et le raciste ordinaire sort renforcé de ce résultat. Est-ce que cela va aboutir à une augmentation des propos et actes racistes? Il y a deux jours, un Noir a ouvert sa porte d'entrée et s'est fait poignarder sans raison apparente, il était respecté et apprécié dans son quartier. Mes enfants ont déjà subi des "Go back to France" par quelques petits incultes qui s'amusent. Cela va-t-il s'amplifier?
De façon plus anecdotique, je rêve de tout sauf d'une rencontre France - Angleterre dans cette coupe de l'Euro 2016... Peu importe le résultat, je serais perdante.

Aujourd'hui c'est l'inconnu, alors je ne vais pas me laisser avoir par la peur qui veut entraîner mon esprit à imaginer tout et n'importe quoi. Je n'ai pas mon mot à dire car ce n'est pas mon pays même si j'y habite, donc je n'ai qu'à attendre de voir ce qui va se décider, et nous ferons nos propres choix en conséquences. D'ici là, on va peut-être faire la tournée des voisins avec des galettes bretonnes, des oreillettes, des fougasses et de grands sourires, histoire de montrer qu'il y a des avantages à avoir des voisins français? Des idées de bonnes choses à cuisiner pour amadouer le quartier??


jeudi 9 juin 2016

organiser une Birthday Party

Voilà, on l'a fait. On a mené - et survécu à notre première fête d'anniversaire made in UK. Numérobis fêtait ses 8 ans ce dimanche avec quelques copains dans une structure de jeux. 
J'ai été frustrée et étonnée par le peu de réponses à ses invitations, je me suis morfondue toute la semaine de vacances en se demandant si le problème venait de moi (je n'ai pas lancé les invitations assez tôt), de Noé (le pauvre il n'a pas su se faire assez de copains), du mauvais timing (une veille de rentrée scolaire), de la météo (on a eu un temps pourri), du Brexit... Et puis une des (rares) mamans à avoir répondu et être venue m'a dit que c'était courant dans cette classe-ci d'avoir peu de réponses aux invitations. Encore un truc culturel je suppose. 

Nous avons donc fait un anniversaire à l'anglaise. Je ne sais pas vous mais quand je pense anniversaire, les deux temps clés sont le gâteau et l'ouverture des cadeaux, en général avec les copains agglutinés autour et tu ne vois rien avant que tout ne soit déballé et qu'ils soient repartis jouer. Et bien en Angleterre, on souffle les bougies mais on ne mange PAS le gâteau ensemble. Non, c'est plus fun de le découper en portions ridiculement petites, de l'emballer dans une serviette en papier qui collera au glaçage et de le manger dans un coin à la maison. Je reconnais que si j'ai tendance à excuser/comprendre/chercher une explication à toutes les choses qui me semblent bizarres ici, là pour le coup je n'ai rien trouvé de positif. C'est juste... bizarre. Ca explique aussi qu'on trouve des gâteaux d'anniversaire tout prêts et décorés en supermarché, de toute façon c'est presque juste un objet décoratif. Nous, nous l'avions fait maison et on a été complimenté après coup.

Les cadeaux, maintenant. Bon, quand l'enfant invité arrive, il pose son cadeau sur une table ou le donne à un adulte chargé de le collecter. Et c'est tout. La politesse ici veut que l'enfant déballe son cadeau APRES la fête, et que le parent se fende d'un message de remerciements si possible personnalisé après coup. Et on n'oublie pas la carte!! Ce qu'on écrit dedans n'a aucune importance, en général c'est du style "Happy Birthday XX, Love, YY", c'est le décor qui compte, et le geste.

Vous allez me dire: à quoi ça ressemble du coup, un anniversaire par chez toi? 
D'abord, l'enfant du jour doit porter un badge (plus il est gros et ressemble à un prix pour animaux, mieux c'est) soit avec son âge soit avec l'inscription "Birthday Boy" ou "Birthday Girl".
Ensuite on fait rarement un anniversaire chez soi (vu la taille des maisons, ça se tient), on invite dans une structure de jeux, la patinoire, le musée ou que sais-je, avec un/des animateurs qui gèreront l'accueil des enfants, le repas et quelques jeux. 
Les enfants jouent, ou font l'activité (Sam, 4 ans, a été invité au bowling). Puis ils mangent. Peu importe l'heure de l'anniversaire, il y a un "repas", généralement composé de frites et hamburger/nuggets/poisson pané et d'une glace. Pas de bonbons par contre. Ils soufflent les bougies, admirent le gâteau, et retournent jouer jusqu'à ce que la party soit terminée et que les parents viennent les chercher.
Nous on a quand même "personnalisé" un peu le tout avec un petit jeu d'ici "pass the parcel". C'est un gros paquet ou tu as emballé de petits cadeaux, on se le passe sur fond musical, quand la musique s'arrête, celui qui a le paquet déballe une couche de papier cadeau et gagne le petit prix.

Voilà, Numérobis était content de ses cadeaux, d'avoir ses copains. Il y en avait (très) peu, mais un de ses meilleurs copains était de la partie, et de toute façon il est plus du genre à aimer les petits comités. Et son frère a déjà demandé que son anniversaire se passe au même endroit, alors que sa soeur veut faire le sien French Style, à la maison, avec travaux manuels, gâteau et bonbons à la clé. Mais quand je lui ai dit que du coup on limiterait à 5-6 copines elle a tiqué. On verra, on a l'été pour se préparer. 

Bon, je vous laisse, du coup j'ai du gâteau de reste. Une bouchée de gâteau chocolat-amandes fourrés?

mercredi 8 juin 2016

Sur le chemin de l'école - Fais tes devoirs!

L'école a été une des grandes sources de différence et d'ajustement entre nos deux cultures.
Etant moi-même enseignante dans le secondaire et passionnée d'éducation, j'ai scruté et disséqué tout ce que je pouvais voir du fonctionnement de l'école ici, à l'école de mes enfants, dans leur quotidien, mais aussi à travers des échanges avec des enseignants britanniques ou d'autres parents d'élèves.

Parmi les grandes différences dans notre fonctionnement au quotidien, le découpage de la scolarité a changé la donne dans notre famille. L'école commence l'année où l'enfant aura 5 ans. Mais par "année" on entend ici "année scolaire", donc les enfants d'un même classe fêtent tous le même âge au cours de l'année scolaire.
La première conséquence pour notre famille a été que notre petit Sam étant de septembre, à 3 semaines près s'est retrouvé hors jeu pour l'entrée à l'école primaire. Il est donc en preschool, une sorte de garderie améliorée, ou il est regroupé dans un groupe d'enfants avec une personne-clé, fait de nombreuses activités ludiques et éducatives, mais où au final très peu de temps sont imposés.
Le bon côté de la chose est qu'il a pu prendre cette année pour apprendre la langue et va entrer à l'école avec un vocabulaire proche de celui de n'importe quel petit anglais du quartier. Le point bizarre est que nous sommes maintenant en pleine phase d'adaptation à l'école, avec des séances d'immersion dans sa future classe, et qu'en septembre mon fils fera donc sa deuxième première rentrée. Et je serai parmi ces autres mamans qui verseront une larmichette à l'idée que leurs bébés ont grandi si vite, alors qu'il aurait fait sa rentrée en grande section si nous étions encore en France. Même si je risque moi aussi de verser ma propre larmichette à voir mon petit bonhomme en chemisette bleue et pantalon d'uniforme, son sac brodé du logo de l'école sur le dos, je n'aurai par contre pas de questions sur son intégration, sa capacité d'apprentissage ni de plaintes sur le fait qu'"ils ont décidément trop de devoirs alors qu'ils sont si petits".

Parce qu'ici en effet les devoirs fonctionnent complètement différemment. Et ça aussi ça nous a demandé pas mal d'ajustements. Les enfants rentrent à la maison avec un livre à lire. Ils sont sensés lire tous les jours, mais il n'y a pas de pression de la part de l'école sur combien ils lisent par jour. Les miens aiment lire, et en général on finit le livre le soir même, mais si on y passe la semaine ça ne pose pas de soucis non plus. Chaque enfant reçoit un livre correspondant à sa capacité de lecture, et il évolue sur une échelle de couleur (mes grands sont en violet en ce moment, ils sont tous les deux dans le même créneau, même si Miss C. lit 3 livres par soir et son frère 1).
Il y a une liste de mots à travailler pour la semaine, qui sont donnés en dictée en classe. A nous de nous débrouiller pour apprendre ces mots, on peut s'y mettre un peu tous les jours ou les "zapper" jusqu’à la veille de la dictée.
Et puis chaque quinzaine les enfants rentrent avec leur homework sheets, les fiches de devoirs. Généralement, c'est un petit dossier qui se compose d'une fiche d'activités en maths, une en lecture/compréhension, et soit grammaire/orthographe, soit rédaction. A tout ça s'ajoute une grille sur le devant, l'enseignant propose une quinzaine d'activités et l'enfant en choisit 3/4 qu'il doit réaliser. Parmi ces activités on a un panel très vaste qui touche toutes les sphères du développement. Par exemple lors de son dernier homework, Numérobis a surligné s'entraîner à faire du vélo, chercher des informations sur Neil Armstrong, compter de 10 en 10 dans les deux sens, aider à plier le linge. Il aurait pu créer une chorégraphie, faire une enquête dans sa famille, repérer les signes de l'arrivée du printemps...  Dans ce cadre là, les projets personnels sont encouragés et valorisés en classe. Quand il a eu la possibilité de faire des recherches sur les besoins des plantes, comme c'est un de ses dadas, nous avons achetés plusieurs primevères en pots, monté une série d'expériences, pris des photos, fait un compte rendu sur ordi et apporté les plantes en classe. Mais si il n'avait pas eu envie, il aurait pu à la place faire un dessin de dinosaures.
Bref, c'est plus un ensemble d'idées pour stimuler la curiosité de l'enfant à cet âge-là que des tâches rébarbatives et gratte-papiers. Et en plus, l'école finissant à 15h, ils ont pas mal de temps pour jouer une fois les devoirs finis. Malgré tout, j'entends des parents se plaindre, ils estiment que ça vole du temps de jeu à l'enfant, qu'il a autre chose à faire que passer sa soirée à faire ses devoirs. Et les enseignants ne pénalisent pas un enfant qui n'a pas fait ses devoirs.

C'est un des grands changements dans le fonctionnement de l'école au quotidien. L'école est ici bien plus encourageante et valorisante, parfois à l'excès (j'y reviendrai, mais on a même des stickers et des petits prix quand on à 100% de présence sur la période!). Je trouve que parfois on ne pousse pas assez l'enfant à retravailler ses points faibles, mais il y a quelque chose de très stimulant pour un enfant, notamment quand il arrive d'un autre pays et ne comprend pas la langue, à entendre principalement là où il progresse, et à être très peu mis en échec parce que l'enseignement est très différencié. A coup de stickers, d'awards distribués devant toute l'école, de distinctions pour de petits et grands gestes on valorise bien plus les bons comportements et on motive les enfants à faire mieux et plus. Miss C. est entrée dans le jeu tout de suite, avide de distinctions. Numérobis est plus discret, mais lui aussi aime maintenant signaler en rentrant de l'école son petit autocollant pour un test de calcul mental réussi, ou une dictée sans fautes.

Un autre des grands changements est le découpage de la journée, et la plus grande autonomie des élèves dans leur travail, du moins en Key Stage 1 - les 3 premières années du primaire. Mais j'y reviendrai dans un autre post.


Hi yall! Bonjour!

Bonjour et bienvenue sur ce blog où j'ai choisi de partager notre installation dans le Kent et nos découvertes du mode de vie britannique!


Nous sommes une famille française qui vit en Angleterre depuis août 2015. Mes trois enfants Miss C., Numérobis et Samsoum viennent de passer cette année à apprendre une nouvelle langue et découvrir un système scolaire différent de celui dans lequel ils avaient fait leurs premiers pas.

Notre objectif est de vous raconter nos découvertes, nos coups de cœur, nos suprises et les adaptations au quotidien dans une culture proche et différente de la nôtre.

Bonne lecture!